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Caves et bars à bière de Paris

Caves et bars à bière de Paris

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En dehors des pressions servies dans la plupart des cafés, les bières font parfois l’objet d’une recherche qualitative pour saisir les dernières saveurs, tenter de découvrir une rareté ou retrouver un souvenir de voyage en République Tchèque, en Australie ou en Irlande. On peut attester de l’apparition de la bière 4 000 ans av. J.-C., Sumer, où elle représentait la base de l’alimentation ordinaire, moyen de se nourrir et de se désaltérer en même temps, lorsque l’eau n’était pas forcément potable et que les céréales pouvaient se conserver de longs mois.

Appelée « cervoise » (d’après la déesse des moissons Cerès) par les Gaulois, le mot devint « bier » (houblon), quand ce dernier fut introduit par les peuples germaniques dans la fabrication du breuvage. Bars à bières ou magasins spécialisés dans le « pain liquide », plongez dans un monde de mousse où la bière se décline en toutes les couleurs ! Pour faire connaissance avec les bières artisanales, il faudra, sans hésiter, se rendre à la Cave à Bulles dans le I arrondissement, non loin de Beaubourg, où l’on trouve aussi bien l’Uberarch d’Alsace que la Choulette du Nord ou la Canardou de Dordogne. Plus d’une centaine de bières sont à déguster, soigneusement sélectionnées par Simon Thillou, qui se plaît à faire découvrir à ses clients des accords mets-bières savoureux. Trois cents, c’est le nombre debières qu’affiche Terre de bières, dont certaines se veulent bio, mais aussi sans gluten et même sans alcool. On trouve, dans ce bel espace où domine le bois, les meilleures bières de France et de Belgique, au coeur même du marché Saint-Quentin.

Le choix, mais également les conseils, attirent de nombreux amateurs à la recherche de trappistes, d’abbayes, de kriek ou de gueuzes, de bières aromatisées, fortes et moins fortes, rares ou non, bref, en quête d’un panel assez exceptionnel. Certains s’intéressent aux bières, d’autres aux contenants. C’est pourquoi Christian, propriétaire du Temple de la Bière Bootlegger, passionné de tout ce qui touche au sujet, propose des bières du monde entier, ainsi que des verres. Si la chope, solide et pratique, symbolise la bière, on peut la servir dans toutes sortes de verres, à pied ou non, large ou étroit, selon les arômes que l’on souhaite faire apparaître.

Ainsi, le verre Chardon sera utilisé pour les ales ; les bières d’abbaye seront versées de préférence dans des verres au col bien large, alors que celui de la Jenlain sera tout en hauteur. Pour la pils, le contenant ressemble à un cône inversé pour faire ressortir le houblon. Dans l’ensemble, chaque marque possède son verre gravé à ses armes et à son nom. Certains ont une forme très particulière, comme le Kwak, qui rappelle un sablier, ou le Krombacher Weizen, long à pied plat. Sans oublier que chaque verre devra être posé sur son sous-bock, objet de collection effréné pour les tégestophiles. Dans le même esprit, Bières Cultes propose également des objets en relation avec la bière, mais aussi des bouteilles grand format (jusqu’au jéroboam) et quelques bières de spécialité très intéressantes, comme la Thomas Hardy, « gardée » pendant plus de 25 ans et dont toutes les bouteilles sont millésimées et numérotées. On peut aussi tomber sur de la Deus maturée, remuée et dégorgée comme le champagne. Les trois boutiques parisiennes vous permettront aussi de tester des bières brésiliennes, jamaïcaines, chiliennes, africaines ou polonaises.

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Pour les professionnels et les particuliers qui souhaitent acheter leur bière en nombre, rendez-vous à L’Entrepôt des bières belges, sur les quais de Bercy : bouteilles, mais aussi fûts à très bon prix sont à la dispositiondes clients. Le plus ? Les casiers peuvent être panachés et l’approvisionnement peut se faire sans minimum de quantité. Du matériel est également disponible, et l’on y prête, par exemple, des tirages pression mobiles. Un bon moyen de se ravitailler dans le centre de Paris, tout en suivant les judicieux conseils de Daniel Pommier, qui connaît son métier sur le bout des doigts. Vous pourrez comprendre les règles de distribution en France et celles de la Belgique, ainsi que les différences d’approche commerciale entre les deux pays. Parce que, à Paris, l’on peut voyager à travers les océans en prenant tout simplement le métro, voici cinq bars aux ambiances distinctes. Pour déguster des bières, en terrasse ou dans un cadre convivial, l’Académie de la Bière vous fera choisir entre 150 références en bouteille (dont de sympathiques bières canadiennes, comme l’Eau Bénite, la Fin du Monde ou les Trois Pistoles) et une douzaine à la pression (Chimay, Guinness, Chouffe, Faro, Maredsous…).

Fromages et charcuteries pour les accompagner sont élaborés par des artisans. Mais le must, dans ce sanctuaire de la bière, est de se régaler de moules frites toutes fraîches, avec une bière belge, bien sûr ! Pour le visiteur de passage, le pub Saint-Germain reste un lieu où défilèrent tous les intellectuels de 1968. Dans un décor raffiné, vous pourrez descendre une petite mousse 24h/24h. L’endroit idéal pour les noctambules, qui pourront manger un steak tartare ou un club sandwich dans une atmosphère gentiment nostalgique et tranquille, à défaut d’être très intéressante. Un peu piège à touristes, tout de même, mais que ne ferait-on pas pour se plonger dans l’esprit Saint-Germain-des-Prés ! Ambiance irlandaise garantie au Corcoran’s, tout comme à la Guinness Tavern, deux pubs typiques d’outre-Manche. Un service à la pression impeccable, comme on sait le faire là-bas. A côté de l’incontournable Guinness, d’autres bières sont suggérées, mais aussi des Irish whiskeys (grand choix au Corcoran’s, plus réduit à la Taverne).

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Tous deux proposent également des concerts live. A la Saint Patrick (17 mars), ne manquez pas de faire un tour dans l’un de ces deux temples de la culture irlandaise. Avec 100 litres consommés par an et par habitant, on peut dire que les Australiens sont de grands buveurs de bière. Alors, faites connaissance avec les gens du bout du monde à l’Oz, le repère de Crocodile Dundee à Paris. De 18 à 20 heures, vous pourrez transformer vos chopes en pinte, en suivant les événements sportifs des kangourous tout en dégustant Foster’s, Steinlager, Tooheys… Et, si vous voulez passer pour un véritable Australien, commandez la boisson nationale du pays en « schooner » (425 ml), « middy » (285 ml), « boobie » (170 ml), « pony » (140 ml) ou « shetland » (115 ml). Effet garanti ! Certaines marques cherchent aussi à imposer leur nom à travers des bars franchisés, telle Leffe, qui a instauré des « Café Leffe », lieu de découverte des bières belges.

Le premier a vu le jour à Tours, en 1987, et, depuis, 27 autres ont suivi. Le principe de ces cafés est qu’ils sont situés en centre-ville, dans des endroits privilégiés, et tous dotés d’une terrasse. Il faut dire que le groupe belgo-brésilien InBev (qui a développé les cafés Leffe) connaît la musique, puisque, à travers sa filiale Bars and Co, le numéro un mondial de la bière propose de nombreux concept bars : Belgian Beer Café, Brussel Café, Irish Corner et Au Bureau, un mélange de restaurant, brasserie et bar qui dénombre 75 établissements en France. Un plus grand succès que le Culture Bière, ouvert par Heineken sur les Champs-Elysées, qui a dû fermer ses portes fin 2009. Ne reste plus qu’à Carslberg, la bière la plus consommée en France, de tenter de se lancer dans la course aux bars…

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